Vers une annulation du Tour de Marie-Galante ?

Le Covid19 compromet le Tour de Marie-Galante

Cyclisme
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Les statistiques actuelles de l'épidémie de COVID19 font peser un énorme doute sur l'organisation du prochain Tour de Marie-Galante prévu initialement du 12 au 18 juillet prochains. Alors que la communauté des communes de Marie-Galante vient d'annoncer l'annulation du festival Terre de Blues, il semble plus qu'improbable qu'elle puisse décrocher les autorisations nécessaires à l'organisation de la compétition. 

 "Aucune décision n'a été prise pour le moment, mais nous avons débattu autour de la question en réunion samedi dernier, car il est temps de contractualiser certaines choses, nous devons rencontrer les partenaires et pour l'heure les éléments ne nous aident pas à y voir plus clair." Le ton du président de l'UVMG, David Bordin, est grave. Pour avoir commencé à tâter le terrain, il sait que la configuration actuelle de l'épidémie et l'humeur des pouvoirs publics ne jouent pas en sa faveur. "Nous attendons avec impatience le point sanitaire du 8 mai prochain, si les chiffres ne sont pas satisfaisants, je vois mal comment nous pouvons nous projeter sur une organisation pour le mois de juin."  

Des coureurs pas préparés 

Sur le point de vue sportif, le bilan n'est pas rassurant non plus. En raison des divers arrêtés préfectoraux, les entraînements des coureurs de l'UVMG ont été suspendus, les compétitions seniors aussi. Si la situation perdure, les coureurs cyclistes risquent de se présenter sur la ligne de départ sous-préparés physiquement.

"C'est à mon sens la pire configuration possible. Je ne souhaite pas voir les coureurs arrivés hors de forme sur cette compétition. Je sais que les coureurs s'entraînent comme ils peuvent, individuellement, mais ce n'est pas le modèle optimal de préparation." estime David Bordin.

Paradoxalement, l'association, elle est prête. En préparation du tour, elle a bouclé son projet annuel, les demandes de subvention sont parties, et les parcours ont été tracés en adéquation avec les services communaux. Seul hic, comment vendre l'arrivée à Marie-Galante (encore épargnée par l'épidémie) de près de 5 000 personnes (équipes et staff compris) avec en plus une compétition dont la promesse de huis clos est difficilement tenable ?

"Notre projet s'appelle "Le cyclisme au coeur du tourisme" avec un dossier ficelé. Mais il faut se rendre à l'évidence, ça va être compliqué pour nous. L'intérêt même du tour est de le vendre comme un spectacle. Et on ne peut pas se permettre d'attendre une autorisation qui peut arriver deux semaines avant la compétition, on ne pourra pas suivre." 

Il est évident que l'envie de faire repartir la saison ne suffit pas, et ce même si deux annulations consécutives posent des lourds questionnement financiers.

Sponsors en berne

En dehors de l'aspect sanitaire et politique de l'organisation du Tour de Marie-Galante, seconde grande épreuve cycliste de la saison après le Tour de Guadeloupe, il faut aussi gérer l'effondrement de la commercialisation. Les sponsors friands d'une épreuve populaire exigent des réponses de la part des organisateurs. Pour l'heure, elle est négative et ils sont tentés d'aller chercher leur bonheur ailleurs, et rien ne garantit leur retour en cas de reprises des compétitions. Ce casse-tête tient aussi éveillée l'équipe dirigeante du comité régional de cyclisme de la Guadeloupe (CRCG) qui affronte les mêmes questionnements, mais qui semble refuser, pour le moment, une seconde annulation du Tour de la Guadeloupe.