Joris Bouchaut à quelques longueurs de Tokyo

@assiatouati / @theia_vision

Natation
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À 16 ans, Joris Bouchaut a quitté son île avec les dents qui rayaient le plancher. Le jeune nageur était porté par l’envie de montrer ce dont il était capable sur le plan national. Dix ans plus tard, il est parmi les meilleurs nageurs de demi-fond de France, le seul à avoir trouvé le chemin de la finale européenne de 800m nage libre, le 21 mai dernier. (7ème en 7’52’’85).

Joris Bouchaut, sous ses airs de parfait gendre, est un compétiteur féroce. Il nage depuis qu’il a trois ans, licencié au club des Squales, au Moule, bien que toute sa famille soit originaire de Baie-Mahault, voilà plus de 20 ans qu’il enchaîne les longueurs à un rythme soutenu et si on ne le connaît pas plus que cela, c’est simplement parce qu’il a choisi la natation de demi-fond (400/800/1500m) beaucoup moins médiatisée que les distances de sprint.

Du CREPS à Toulouse

Alors qu’il est l’une des recrues de Didier Icheck, entraîneur et coordinateur du pôle espoir de natation, Joris Bouchaut a l'opportunité de partir à Toulouse, chez les Dauphins du TOEC pour continuer sa formation avec les meilleurs nageurs de l’Hexagone.

Là où d’autres athlètes craignent l’éloignement et l’absence de la famille, Joris y voit l'opportunité d’entrer, enfin, dans la cour des grands. Sa détermination sera sa meilleure arme, parce que dans l’eau, l’ambiance n’est pas la même.

 

Pour être au niveau, le demi-fondeur passe de longues heures à nager, sous l’œil du faiseur de champion Lucien Lacoste. C’est d’autant plus important que les grandes échéances arrivent et qu’elles ont un goût de revanche pour le Guadeloupéen.

Le nouvel espoir de Tokyo

Alors que le Covid-19 a planté sur le bord des bassins presque tous les athlètes Français, il a fallu retourner à l’eau brusquement et avec une préparation tronquée. Les championnats d’Europe en mai dernier, à Budapest, sont arrivés rapidement, avec pour tout entraînement, une seule course sur 800 m. Est-ce l’envie d’en découdre qui aura su compléter un manque de préparation, mais il n’empêche que Joris Bouchaut sera le seul Français aligné sur la finale du 800m nage libre.

Il finira à la 7ème place, mais avec un temps intéressant qui est de bonne augure pour les prochaines épreuves qualificatives aux Jeux Olympiques de Tokyo, à Chartres dans les semaines à venir.

Réussir à s’élancer du plot de départ à Tokyo serait une récompense, mais aussi une revanche pour oublier cet échec sur 1 500 m nage libre qui le prive des Jeux Olympiques malgré une préparation dense en avril 2016.

Mais quoi qu’il se passe à Chartres ou à Tokyo, c’est en Guadeloupe que Joris Bouchaut viendra se ressourcer de cette saison estivale, au calme, comme d’habitude, dans sa famille.