Quelle vision du sport ont les candidats aux prochaines élections régionales ?

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Le développement du sport relève, selon la loi Française, de la compétence partagée de l’État, des collectivités territoriales et des associations, mais il n’est obligatoire pour aucune des parties. En Guadeloupe, cependant, les organisations sportives comptent énormément sur le soutien des pouvoirs publics. Les prétendants à l’hémicycle régional ont-ils songé à une politique sportive dans leur programme ?

Gestion des infrastructures, relance de la pratique, option de développement, formation, alors quep de lourdes attentes pèsent sur les épaules des responsables sportifs, les investissements pour arriver à ces résultats sont encore timides voire largement insuffisants. Les listes candidates aux prochaines élections régionales ont-elles pris en compte le paramètre sportif dans leurs programmes respectifs ? Petit tour d’horizon des idées émises par les colistiers en charge du dossier de cinq des douze listes pour lesquelles les Guadeloupéens devront se prononcer ce dimanche, lors du 1er tour.

NOU - “Faire du sport un choix politique fort”

Pour la liste NOUkakonstwigwadloup menée par Wonal Selbonne, le développement du sport doit se faire en lien étroit avec les associations, ligues et comités pour avoir une idée précisions des pistes à explorer pour dynamiser le secteur.

“Nous ne pouvons pas continuer de nous appuyer sur la loi NOTRé qui ne nous laisse que de maigres compétences. Il est crucial de faire un état des lieux du sport afin d’identifier ses faiblesses de développement structurelles, car si la pandémie de Covid-19 n’a pas été les choses, le sport Guadeloupéen ne se portait pas merveilleusement bien avant.” - Moïse Castry, kadans Sport NOU

La liste envisage aussi de s’appuyer un peu plus sur les entreprises citoyennes pour financer et organiser le sport au niveau local.

Continuons d’avancer - “Il faut changer les modèles”

La liste sortante de l’actuel président Ary Chalus a misé sur le CREPS et a accompagné sa politique d’excellence à destination du haut niveau ainsi que la formation. Mais Bernard Pancrel, colistier et élu en charge des affaires sportives à la Région souligne aussi qu’un effort notable a été fait pour la réhabilitation et la construction de nouvelles infrastructures sportives partout sur le territoire. Un effort qui sera soutenu, en cas de nouvelle mandature par un lien fort avec l’agence nationale de sport (ANS).

“Nous allons continuer d’investir massivement sur le sport dans les prochaines années, notamment par un contrat de gouvernance qui se décline par la conférence des financeurs du sport. Cela implique une politique volontariste en terme de financement du sport et de l’activité sportive.”

La relance du sport, selon Bernard Pancrel, se fera par le retour de l’organisation d’événements sportifs nationaux et internationaux en Guadeloupe. La crise sanitaire ne doit donc pas faire baisser les ambitions de l’archipel sur ce plan-là. Cela implique le retour du meeting international d’athlétisme, de l’open international de Golf ainsi que du tournoi international féminin de Petit-Bourg pour le tennis, même si ces événements reviennent sous d’autres modèles, compatibles avec les nouvelles restrictions sanitaires.

Faire partie de la solution -  “Pourquoi ne pas développer les sports extrêmes ? ”

La liste cataloguée comme la liste des “jeunes” de Guadeloupe, mise sur l'inclusion sportive. Première action, rendre moins élitiste le sacro-saint “Terre de champion” pour miser sur le “Terre de sportifs” qui permet d’englober aussi toutes les activités sportives qui ne ramènent pas de médailles mais qui font vivre au jour le jour le sport en Guadeloupe. Dans la même veine, il s’agit aussi de créer une meilleure harmonisation de la pratique pour permettre un dialogue plus efficace avec le BSI.

“Je pense vraiment qu’il faut centraliser l’ensemble des besoins sportifs. De cette manière, on pourra traiter de manière plus efficace les demandes et créer un dialogue rapide et efficace avec le bureau de la sécurité intérieure (BSI) de la Préfecture, chargé de la délivrance des autorisations pour les manifestations. Nous saisissons l’opportunité de la crise pour rationaliser le système.” - Sydney James-Auguiac 

Pour ce qui est des infrastructures, la liste Faire Partie de la Solution estime qu’il faut dans un premier temps miser sur la réhabilitation de l’existant.

RESPÉ - La Région au service du peuple – “Il faut arrêter de faire chacun dans son coin, il faut de la concertation”

Pas assez de concertation, pas assez de cohérence, des infrastructures à l’abandon et un rééquilibrage du territoire en matière sportive impératif, la liste RESPÉ, par la voix de la colistière et ancienne championne France-Aimée Coquin, déaage trois axes de développement prioritaires pour le sport.

“Nous devons dans un premier temps, imposer le sport comme un levier économique. Ensuite, je pense qu’il faut aussi mettre en place une politique plus volontariste vis-à-vis du sport-santé, car la Guadeloupe souffre de la prégnance de maladies chronique que l’on peut gérer par la pratique sportive. Enfin, il faut vraiment arriver à booster la formation des métiers du sports, car nos athlètes vont encore trop souvent chercher ailleurs, ce qu’ils pourraient trouver ici-même.” 

À côté de ces priorités, il y a de nouveaux équilibres à trouver pour améliorer la concertation et la dialogue entre les ligues et comités. Pour la liste RESPÉ, la clé se trouve peut-être dans l’harmonisation non seulement avec les acteurs du sport, mais aussi et surtout avec les pouvoirs publics dont ils dépendent souvent. Enfin, la création d’une antenne de CREPS en Basse-Terre (dossier déjà abordé et sur la table des autorités compétentes) serait une excellente chose pour faciliter la vie des sportifs de la région.

DOUBOUT, Fòs a péyi-la - “Il faut créer une université des métiers de la mer”

La liste de Tony Delannay en veut pas partir sur des options à l’emporte-pièce, sans une analyse claire des besoins de chacun, mais aussi de l’existant, à la fois en matière de subventions que de structuration. 

“Nous devons définir un budget de développement et cela ne peut être précis si nous ne savons pas ce qui est en cours. Les défis à relever sont nombreux. Il faut accompagner la relance de la pratique, permettre une transition énergétique des infrastructures ainsi que mieux gérer leur maintenance. C’est bien beau de construire de nouveaux édifices, mais s’ils ne sont pas entretenus, nous repartons dans les mêmes dérives.” explique Teddy Mondor, un des colistiers de DOUBOUT.

Il s’agit aussi pour la liste de tenir des réunions plus constructives avec le BSI et capitaliser de manière plus sensible sur la Route du Rhum pour créer, au-delà de l’événement en lui-même, une université de la mer, de manière à ce que les skippers Guadeloupéens soit mieux représentés sur ce type de course.