Même par temps nuageux, les Étoiles Marines continuent de briller. Ou du moins essaient car si le club a réussi à maintenir une activité malgré la pandémie, il a dû néanmoins sérieusement réduire la voilure pour son traditionnel gala annuel.
Une enceinte placée au bord des bassins crache de la musique à rythme régulier, face à elle Virginie Proriol, coach et directrice technique des Étoiles Marines bat la mesure, les yeux rivés sur les jeunes nageuses artistiques en pleine répétition de la chorégraphie du prochain Gala des Étoiles. Elle est assistée dans son travail par trois anciennes nageuses recrutées dans l’année pour aider le club à maintenir son activité et ses objectifs.
Contrairement à d’autres disciplines, boulonnées par les arrêtés préfectoraux successifs encadrant la gestion de la crise sanitaire, la natation synchronisée a réussi à maintenir les entraînements. Cela a même été l’objectif principal du conseil d’administration des Étoiles Marines.
“Nous voulions avant tout que nos licenciés continuent, malgré tout, de pratiquer une activité sportive. Notre chance est que, dans l’encadrement, nous ayons du personnel soignant qui nous tenait informé de l’état des choses, nous savions donc très tôt que les bouleversements seraient là pour durer.” - Isabelle Behnke membre du conseil d’administration
Mais si les jeunes continuent à aller dans l’eau, la vie de club, elle, a souffert de la crise sanitaire. En effet, les rassemblements restent interdits, et les parents sont laissés en dehors de la piscine.
“ Durant l’année qui vient de s’écouler, la vie associative, la convivialité qui faisait l’identité même des étoiles marines ont souffert. Il y a moins d’échanges, moins de contact. Mais, pour l’heure, on n’y peut rien, nous devons respecter les mesures prises par la préfecture.” - Isabelle Behnke membre du conseil d’administration
C’est aussi pour cette raison que le club a mieux contrôlé les nouvelles licences d’autant plus que sur le bassin les défis restent nombreux.
Faire pareil avec moins
C’est une chose de maintenir l'activité des nageuses, mais encore faut-il arriver à les mobiliser sur le long terme, avec un calendrier vide de compétitions.
“On ne peut pas nier que nous ayons eu à déplorer un manque de motivation qui a expliqué aussi un certain absentéisme. Après tout, c’est normal, puisqu’il n’y a pas de challenge.” - Virginie Proriol, directrice technique des Étoiles Marines.
Pour une meilleure organisation, les jeunes filles ont été réparties dans des groupes d’âge et de niveau. Les chorégraphies ont été définies et les entraînements s’enchaînent grâce à l’implication des anciennes nageuses venues prêter main forte pour le coaching technique. L’objectif est de sortir un spectacle pour, au moins, marquer comme d’habitude la fin de la saison.
“En raison des modifications incessantes des horaires, nous avons dû privilégier les passages dans l’eau. Désormais, l’entraînement ne dure qu’une heure et au lieu d’avoir trois séances par semaine, nous n’en avons que deux. Il fallait être efficace et toute la partie échauffement à sec a été traitée comme des devoirs maison.” -Virginie Proriol, directrice technique des Étoiles Marines
L’ironie de cette affaire est que le fonctionnement a minima intervient l’année de la célébration des 20 ans de l’association. Si le conseil d’administration a maintenu le Gala, il n’a rien à voir avec la séance grandiose qui était prévue à l’origine.
De même, cette saison s’est faite sans l’appui de la Fédération Française de Natation.
“Nous nous sommes pas affiliés cette année car cela représente des coûts supplémentaires, alors que nous indemnisons nos bénévoles, notre coach est salarié et nous avons remboursé aux parents les séances qui n’avaient pas pu se tenir. Nous sommes des encadrants, mais avant tout nous restons des parents.” - Isabelle Behnke membre du conseil d’administration
Un effort financier qui n’a pas été équilibré par ailleurs par un allègment des charges de fonctionnement avec la ligue ou même la piscine communale.