"Nos structures sportives sont faites pour les sports loisirs"

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Mutualiser l'expertise, voici l'objectif commun des différents centres de haut niveau sportif des pays de la Caraïbes. Dans cette démarche, la Guadeloupe ne fait pas exception, puisque l'archipel participe à un projet de formation caribéen des entraîneurs et cadres du sport. Réuni le mardi 19 octobre au Centre Régional du Raizet, des représentants de ces centres de haut niveau ont présenté les résultats de leur étude sur les forces et les faiblesses des entraîneurs de la Caraïbe. Ces résultats devraient permettre la création d'une formation commune entre le CREPS, l'Univerté des Antilles et l'University oh the West Indies (UWI) pour former des entraîneurs de haut niveau.

 

C'est en décembre 2019, lors d'un congrès des centres de haut niveau de sport de la Caraïbe, que l'idée de cette étude a germé. 

" L'idée nous est venue à l'issue de ce congrès de se poser la question : comment pouvons-nous progresser ensemble dans le domaine du sport ? La première étape a été de questionner chaque territoire pour connaître leurs besoins et de connaître le niveau de leurs entraîneurs et surtout de connaitre les points forts et les points faibles des différents territoires. Et cette étude a abouti à une proposition de formation des entraîneurs et des cadres du sport dans ces pays-là." Eddy Couriol, Directeur du CREPS Antilles-Guyane

Cette étude a été présentée le mardi 19 octobre 2021 au Centre Régional du Raizet par le doyen de l'UWI, Kervin Jean et la directrice de l'academy of sport de l'UWI, le Professeure Sharmella Roopshand-Martin, devant un parterre d'entraîneur et d'élus guadeloupéens. Cette présentation a permis de montrer les potentiels de cette formation, et de prouver la nécessité de partage l'expertise de chaque pays pour le sport dans lequel il excelle. 

"En Jamaïque, nous avons quelques entraîneurs de niveau élite, beaucoup exercent dans l'athlétisme, le netball ou le cricket, mais nous avons une carence pour les autres sports. Nous avons donc vraiment besoin de plus de développement dans ces autres sports. En escrime par exemple, nous avons beaucoup à apprendre de la Guadeloupe. Il est donc très important pour chacun de commencer des échanges sur ces points afin de nous aider les uns les autres." Professeure Roopshand-Martin, Responsable de l'académie des sports de l'UWI, MONA Campus, Jamaïca

S'aider les uns autres afin de permettre à ces futurs coachs de pourvoir mener des athlètes olympiques vers des médailles et ce dans le plus grand nombre de disciplines possibles. Mais pour cet objectif de formation olympique 100% Caraïbe, il faut également des structures sportives en adéquation avec la formation, c'est-à-dire de haut niveau. Pour Sharmella Roopshand-Martin, le constat de l'étude est implacable, l'offre de structure sportive dans la Caraïbe est trop disparate. 

" Les structures sportives dans la Caraïbe sont encore trop sous-développées. C'est le constat qui nous a été remonté par les entraîneurs. Certes, il y des structures de très haut niveau, mais seulement dans certains pays et pour des sports bien spécifiques. En Jamaïque par exemple, nos structures pour l'athlétisme sont très bonnes, mais pour le volley, le basket-ball, nous sommes loin du compte. Pire, nous n'avons pas de structure pour l'escrime. En somme, dans la Caraïbe, nos structures sont faites pour le sport loisir, pas pour le haut-niveau".

Les forces et les faiblesses sont donc identifiées par cette étude, reste à voir maintenant, les contours de cette formation haut niveau bilingue et son lancement courant 2022. Et pour la reconnaissance d'un diplôme certifié à la sortie de la formation ainsi que l'employabilité et la rémunération des entraîneurs, il faut attendre encore pour avoir des réponses.