Le Guadeloupéen vient de boucler les championnats de France masculins de combat 2ème série de boxe savate. Il repart du ring avec une médaille de bronze et ce dès sa 1ère participation. Un résultat encourageant pour celui qui, il y a encore cinq ans se cherchait une nouvelle passion sportive.
Le mois de février a été particulièrement dense pour les pratiquants de boxe/savate. Ils ont du enchaîner deux déplacements vers l’Hexagone pour espérer représenter la Guadeloupe aux championnats de France masculins de combat 2ème série. Des trois espoirs ( Grégory Houblon et Gilles Magunar) Stéphane Feuillard (Dynamick Contact) ressortira seul qualifié pour les 1/2 finales.
« Les qualifications étaient assez difficiles car elles se déroulaient sous forme de tournoi. Ce qui rend incertain le nombre de combats à faire sur deux jours. Le niveau était élevé et nos tireurs se sont montrés à la hauteur » a déclaré Jean-Claude Félicie Dellan présents sur place.
Concentré, Stéphane Feuillard a réussi à rester efficace face à un adversaire coriace et puissant lors de son second combat. Avec deux semaines de battement et de préparation suivies d’un nouveau déplacement à Paris, le combattant originaire de Bouillante n’a pas ménagé sa peine.
« Il faut beaucoup de courage pour monter sur un ring. Lors de mon premier combat j’ai réussi à gérer sans trop de soucis. En revanche, face à Killian Lobjeois, c’était une toute autre histoire. Il avait un avantage de taille sur moi. Plus grand, il avait plus d’allonge et plus d’amplitude pour me tenir à distance. De mon côté, je suis resté concentré en essayant de saisir toutes les opportunités pour marquer des points, mais ça n’a pas suffit. » debriefe le combattant.
Les 8 minutes de combat ont tourné à l’avantage du Parisien laissant au Guadeloupéen la 3ème place du classement. Pour autant, il n’en nourrit pas d’aigreur. L’expérience des championnats lui aura permis d’avoir une idée du niveau nécessaire pour s’engager au mieux dans ce type de compétition.
« En Guadeloupe, nous avons manqué d’adversité. Et pourtant lors des épreuves, nous n’avons pas été ridicules, bien au contraire. Nous nous sommes battus et nous avons vu que nous avions notre place dans la compétition. Désormais, nous devons nous préparer en conséquence afin de revenir plus forts et de rafler le titre. »
De retour en Guadeloupe, Stéphane Feuillard vit une semaine de repos avant un possible combat de boxe anglaise dans le courant du week-end du 5 ou 6 mars 2022.
Du karaté à la savate
Originaire de la ville du Bouillante, Stéphane Feuillard est déjà ceinture noire de karaté au moment où il découvre la boxe / savate. C’est un véritable tournant pour lui qui a l’impression d’avoir déjà tout vécu dans son sport de prédilection.
« J’ai commencé le karaté à 5 ans, j’ai arrêté à 17 ans, je n’ai pratiquement fait que ça de ma vie. Mais quand j’ai arrêté, j’ai aussi ressenti un grand vide. La découverte de la savate est venue combler ce manque au-delà même de mes espérances puisque j’en apprends tous les jours davantage. »
Sa conversion est passée par une phase d’adaptation grâce à l’assaut et ses bons résultats ont encouragé le staff à le faire passer en combat. Mais tout cela ne s’est pas fait sans travail. Sa technique, fortement influencée par son passé de karaté-ka a dû être révisée.
« On ne parle pas du tout du même sport. Même s’il est clair que je peux compter sur la fluidité des déplacements que j’ai déjà en acquis, mes habitudes de garde ne convenaient pas du tout à la savate. Il a fallu réapprendre les bases et trouver de nouveaux acquis. »
Ce travail, le Guadeloupéen continue de le mener avec le staff du Dynamik Contact. Mais encore faut-il pouvoir se confronter pour le mettre en pratique, la recherche de combattants dans la région reste encore trop souvent problématique.