Boxe : l'épineux problème du financement de la performance

Crédits Photo : Association. Dynamik Contact

Boxe
Typography
  • Smaller Small Medium Big Bigger
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

Alors que la crise sanitaire a frappé de plein fouet l’activité des associations sportives, le retour à la pratique est loin d’être évident, surtout pour les espoirs en pleine préparation. C’est le cas de Stéphane Feuillard et Grégory Houblon, deux talents de la boxe Française, qui doivent trouver les ressources pour financer leurs déplacements dans l’Hexagone.

Ils ont tous les deux porté les couleurs de la Guadeloupe lors des derniers championnats de France combat masculins. Malgré des conditions d'entraînement difficiles, Stéphane Feuillard est même revenu avec une médaille de bronze autour du cou. Ces résultats encourageants, prouvent que ces champions ont bien leur place dans la cour des grands. Oui. Mais. Entrer dans cette cour à un prix. D’abord un prix sportif, celui de plusieurs centaines d’heures de préparation et d’entraînement, mais surtout un coût financier supporté exclusivement par les clubs. 

 « Toutes les associations sont exsangues financièrement. La crise est passée par là et le retour à la pratique n’a pas été automatique pour tout le monde. Malgré tout, nous devons continuer à être attractifs et à proposer des challenges et des défis à nos sportifs, il en va de notre survie et de la qualité de l’accompagnement que nous leur fournissons. » explique Clémentine Vauchel-Camus de l’Association Dynamik Contact

En la matière, la boxe française a essayé de reprendre le cap rapidement. Dès que la pandémie en Guadeloupe a reculé, les clubs ont rappelé leurs combattants et la ligue s’est activée sur la définition d’un planning. Pour autant, toutes les difficultés n’ont pas été effacées. Reste l’éternel problème de la recherche d’adversité.

 Une cagnotte pour une opportunité

Attendre qu’un combattant apparaisse dans leur coin opposé, est le lot de Feuillard et Houblon qui malgré le maintien d'un niveau d'entraînement très dense, ont assez peu d’occasions de monter sur le ring. Même si l’appel à des combattants dans la zone caraïbe peut être une solution, il est tout même plus simple de s’appuyer sur le dynamisme de la discipline dans l’Hexagone. Pour toutes ces raisons, le PTDM Fight Night, événement qui se tiendra le 2 avril prochain en région parisienne est une opportunité à ne pas manquer.

 « Nous avons vu que nos combattants avaient de sérieuses qualités pendant les championnats de France. Il est inconcevable de ne pas les accompagner dans leur carrière et leur recherche de médailles. Ce type d’événement est une aubaine à ne pas manquer. C’est profitable à tous. D’abord à Stéphane et Grégory qui peuvent progresser, à la discipline qui montre sa capacité à former et accompagner, mais surtout aux jeunes catégories que nous avons qui peuvent se projeter avec nous dans leur carrière. » énumère Clémentine Vauchel-Camus.

Sauf que ce déplacement se finance. Pas moyen de compter sur la ligue, puisque c’est un circuit indépendant du calendrier fédéral et du circuit des championnats de France. Ensuite, après deux déplacements consécutifs en France pour les championnats, les moyens de l’association sont désormais très limités. Seul recours, la solidarité avec la mise en ligne d’une cagnotte.

Ce procédé est de plus en plus utilisé par les associations pour palier le manque de financement de leurs activités  sportives. Mais il pose tout de même une question plus globale sur l’aide à la reprise de pratique à un moment où les indicateurs chez les financiers habituels (collectivités et sponsors) du sport sont au rouge. Les derniers J.O ont démontré que la performance ne pouvait se concevoir sans investissement massif. Les dernières propositions présidentielles laissaient miroiter plus de 200 millions d’euros dédiés aux infrastructures sportives, mais rien (ou si peu) encore sur l’aide financière au sport amateur, pourtant berceau du haut-niveau.