Le tour est-il en train de passer dans une nouvelle dimension ?

Crédit Photo : William Joas

Cyclisme
Typography
  • Smaller Small Medium Big Bigger
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

Plus de concessions, plus d’excuses, plus de faux-semblants. C’est en tout cas la ligne que semble prendre le comité régional de cyclisme des îles de Guadeloupe (CRCIG) en proposant un Tour de Guadeloupe au tracé compliqué et en invitant des équipes continentales relativement jeunes. Encore, une fois, ce mois d’août, il va falloir s’accrocher.

Le règlement, les normes, la réglementation. Le président du CRCIG, Frédéric Théobald semble en avoir fait une préoccupation de tous les instants. Lors de la présentation du tracé du tour à la fin du mois d’avril dernier, il présentait à la presse et aux représentants des collectivités, une 71ème édition une nouvelle fois bien différente des « Tour de Guadeloupe » que l’on a pu connaître. Définitivement, la nouvelle équipe veut marquer la discipline de sa patte, en tentant d’aligner la compétition sur celles que l’on peut voir ailleurs en Europe. Classification UCI 2.2 oblige.

Plus de kilomètres et on sort des bourgs

Tout d’abord, le Tour ne se conçoit plus comme une boucle sur le territoire. La ville d’arrivée n’est donc plus forcément la ville de départ de l’étape suivante. Chaque étape est conçue dans un but précis et détient ses propres challenges. Ensuite, il n’est plus questions d’étapes de 100 kilomètres. Les étapes font toutes en moyenne 140 km. Si bien qu’à la moitié du Tour, les coureurs auront déjà plus de 700 km dans les mollets. Ce changement, Frédéric Théobald l’explique de nouveau pour des raisons réglementaires.

« La crise sanitaire nous a permis d’avoir de nombreuses tolérances. Aujourd’hui, c’est fini, et il a été remarqué que le kilométrage des étapes était, en général trop bas. Il nous revient de rectifier le tir et de proposer des étapes conformes aux attentes que l’on peut avoir sur une telle compétition. »

Troisième gros changement, on semble s’orienter vers des arrivées en dehors des bourgs. Le tracé du tour affiche trois grosses arrivées au sommet. La 3ème étape s’arrête sur la côte de la regrettée, la 6ème sur le plateau de palmiste à Gourbeyre, et l’avant-dernière à village Bouillante. Entre ces étapes, sont placées des étapes de plat ou de semi-plats où l’on est à peu près certain de devoir soutenir des moyennes de 42 voire 43 km/h. Des modifications nécessaires selon Dominique Dona, élu à la commission technique du CRCIG.

Enfin, le départ du Tour se fera à la Désirade. Les coureurs qui resteront debout après la traversée du canal, prendront le départ pour un prologue d’un peu plus de 8km. Si cette innovation est intéressante, elle est surtout politique et stratégique avec l’inclusion de l’ensemble de l’archipel dans un événement sportif admettant des équipes invitées et fatalement des touristes potentiels.

No hablamos español…

En parlant d’équipes invitées, cette année, nos voisins de la région sud-américaine ne font pas partie des invités. Selon les explications rapides du président du comité, les modalités d’engagement dans leurs équipes ne correspondraient pas tout à fait à la réglementation du Tour. Ainsi, c’est un tableau d’invité complètement différent qui est proposé. En effet, en dehors des équipes obligatoires, Embrace The Wold, et les sélections de la Martinique et de la Guyane s’alignent une équipe tchèque, une équipe canadienne, une équipe suédoise et puis les kazakhs Vino SKO Team, anciennement Vino Astana-Motors, élue meilleure équipe du Tour en 2019. Toutes affichent des coureurs jeunes, avec en moyenne quelques années de moins que les espoirs Guadeloupéens.

 

Pas de Stephen Bennett, le vainqueur du dernier tour engagé désormais dans une équipe Bretonne, qui n’a pas de budget suffisant pour faire le déplacement.

En passant un cran de plus dans la difficulté, ce Tour, en dehors de qualités physiques, va demander à nos engagés locaux, la capacité de pouvoir exploiter le potentiel d’une équipe, plus que d’essayer de faire des « coups » sur des étapes. Le tour dernier a déjà démontré le talent de nos coureurs qui avaient tenu la distance malgré une préparation tronquée. Il leur appartient désormais de faire mieux, aidés par une saison bien plus complète.