Florian Rapiteau, intouchable

Crédits Photo : OSM

Cyclisme
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Descendus de la rudesse Désiradienne, les forçats de la route se sont alignés pour cette 2ème étape du Tour de Guadeloupe qui reliait Pointe-à-Pitre à Petit-Canal. À l’issue d’une leçon de cyclisme, Florian Rapiteau (Laval Cycling 53) s’impose en solitaire après un peu moins de 100 kilomètres d’échappée.

Les résultats de l'étape 2 ici .

De mémoire d’afficionado, on n’aura jamais vu une deuxième étape du tour aussi relevée. Les commentateurs ont pour habitude de parler de « round d’observation » entre les costauds du peloton, mais pour cette étape, l’observation nécessitait des mollets affutés.

Première sortie avortée

Très rapidement, en terre Abymienne, deux coureurs prennent un bon de sortie du peloton. Le serbe Veljko Stojnic (Corratec) et Adrien Alidor (USR Vélo) espèrent creuser l’écart avec le peloton, et, dans un premier temps, ils y arrivent plutôt bien grâce à une bonne collaboration. Les deux hommes effectuent des relais plutôt longs et arrachent 30 secondes au peloton à l’entrée de Morne-à-l’Eau, puis une minute, à la frontière de Petit-Canal. Mais à Port-Louis, peu après le passage de l’ardoisière qui annonce un écart de 1“20, le serbe se relève brusquement, propulsant Adrien Alidor dans un effort solitaire. Courageux, le Guadeloupéen tente l’aventure, mais n’arrivera même pas à Anse-Bertrand, rattrapé par un peloton mené d’une main de fer par les locomotives canadiennes et lavalloises.

Deuxième mine, Rapiteau et Eustache

Alors que l’allure démentielle du peloton met les organismes en difficulté, Florian Rapiteau profite d’une baisse de rythme pour poser une mine (Laval Cycling 53), il est suivi par Cédric Eustache, sociétaire de la Team Madras Cycling. Deuxième tandem étranger/local, mais cette fois, l’avenir de l’échappée sera différent. Les deux hommes prennent rapidement de l’avance, le peloton se remet de quelques tentatives de bordures qui ont laissé des traces. À ce moment-là, en raison de la faiblesse des écarts du prologue, Eustache est le virtuel maillot jaune de la course.

D’ailleurs, Eustache n’a pas de difficultés à suivre Rapiteau, gros rouleur qui appuie fort sur les pédales. Mais le Français n’a pas l’intention de partager la gloire de l’étape. En haut de Saline (Sainte-Anne), alors que Cédric Eustache lui laisse visiblement le point de la montagne, Rapiteau en tête de morne ne casse pas son effort et s’envole vers Mare-Gaillard. Surpris, Eustache fait l’effort d’aller le chercher et combler la centaine de mètres qui les séparent désormais. Une explication a lieu entre les deux hommes et, à la sortie de Sainte-Anne, quand Rapiteau attaque une nouvelle fois, Eustache ne suit pas, conforté par les instructions de son directeur de course Max Macambou qui n’a aucune envie de défendre un maillot jaune si tôt dans la compétition.

Rapiteau en costaud (et en roublard)

Lancé vers Petit-Canal à toute allure, Florian Rapiteau ne regardera plus jamais derrière. Et pourtant il s’en passe des choses dans ce peloton. Les Canadiens du Premier Tech U 23 doivent faire face à quelques tentatives de sortie, Deloumeaux, Carl Legrand (UVN), Damien Urcel (USCG) à Saint-François, puis Mathieu Pellegrin (Team Cama CCD) et Alexys Brunel (USL) à la sortie du Moule, mais les canadiens, dans une leçon de cyclisme ne laissent rien passer. Le maillot jaune en personne, Guillaume Dauschy, ira calmer les ambitions, dangereuses de ces hommes qui ne lui concèdent que très peu de temps au général provisoire. Une fois, les ambitions calmées, c’est l’heure d’aller chercher Rapiteau. Le peloton visse sérieusement, et les cassures se multiplient. L’avance du Français fond comme neige au soleil, mais il s’en moque. Les 15 secondes qui le séparent du peloton sont suffisantes pour lui permettre de lever les bras au passage de la ligne.

Acide Lactique

44 km/h de moyenne pour une première étape, déjà ce Tour prend une allure inquiétante pour les cyclistes en forme moyenne. Il fallait être très costaud pour résister. Les groupettos se sont multipliés à l’arrière de la course au fur et à mesure des accelérations des équipes au contrôle en tête de distribution. Et puis, autre fait notable, les nombreuses pannes tout au long du parcours.

Bilan de ce pensum, quatre abandons, Gaël Attaud (Espoir du Sud), Michel Vainqueur (Team Régionale Centre de la Caraïbe), Leonar Palmier et Sébastien Rogers deux membres de l’Equipe Régionale Gwada. Mention spéciale à Marc Lambourdière (Team Régionale Centre de la Caraïbe) qui a subi une lourde chute mais qui a fini la course un peu plus d’une heure après le leader.