Laval Cycling frappe une nouvelle fois avec Guillon

Crédits Photo : OSM

Cyclisme
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La 3ème étape de cette 71ème édition du Tour de la Guadeloupe était aussi celle de la première arrivée au sommet de ce tour qui en compte trois au total. Cette fois, on a eu droit à une vraie étape de transition avec toutefois énormément de contrôle. Mais au bout du compte c'est Clément Guillon qui s'illustre en s'enfuyant à 10km de l'arrivée pour aller engranger une victoire et deshabiller Dauschy du maillot jaune pour quelques secondes.

De Sainte-Anne à Trois-Rivières en passant par la campagne lamentinoise, c'est 144km qu'il fallait compléter pour cette 3ème étape du Tour. Le tracé ne représentait aucune difficulté majeures avant l'arrivée dans la montagne avec les ascensions successives de Salé, Sapotille, et la Regretté pour la ligne d'arrivée. Alors que la 2ème étape du Tour s'est révélée plus nerveuse qu'attendu, la 3ème, elle s'est passé sur un rythme plutôt calme (au niveau des attaques), mais avec énormément d'observation et de contrôle de la part des grosses équipes du peloton.

Six hommes à l'avant

Comme on pouvait s'y attendre sur ce profil d'étape, dès les premiers kilomètres, des baroudeurs des profondeurs du général tentent leur chance à l'avant mais sans vraiment y arriver. Une fois calmés, c'est un paquet de six coureurs qui se détache du peloton. Cette formation, si elle n'est pas vraiment dangereuse, reste pourtant intéressante. On retrouve Julien Matisse (Premier Tech U 23), Florian Rapiteau (Laval Cycling 53), Philéas Hansart (UVN-Team Autolagon, Tom Donnenwirth (UVMG), Clément Guillon (Laval) et enfin Axel Carnier (Sélection de la Martinique). La composition de ce groupe laisse entrevoir une course cadenassée et taillée pour que les spécialistes de la montagne puissent exercer leur art. Et c'est exactement ce qui va se passer.

 

Pendant 130 kilomètres, il ne se passe rien, ou pas grand-chose. Le peloton de tête maintient un écart qui oscille entre 1'20 et 1'45 mais jamais bien plus, tandis que le maillot jaune, soutenu par ses lieutenants se charge de calmer ses opposants directs. Brunel, Bennett (par ailleurs ennuyé par des soucis techniques) ne bougeront pas et ce malgré une entente de circonstance avec les coureurs de la Corratec.

Devant Florian Rapiteau fait son show, s'octroie les points chaud, mais surtout impose un train d'enfer à l'échappée qui n'aura pas droit au repos une seconde. Les hommes serrent les dents mais restent câlés dans le rythme. À Capesterre-Belle-Eau, les deux Lavallois commencent un jeu de coups de boutoirs pour épuiser les hommes de l'échappée. Mais ça tient plus ou moins... enfin, pas longtemps. Quelques centaines de mètres avant la montée de Salé, Rapiteau place une accelération, tout de suite suivi par un Guillon tout en puissance, et c'est l'écrémage. Philéas Hensart... OUT, Julien Matisse... OUT, le vaillant Axel Carnier OUT, Rapiteau se relève, Guillon peut faire s'exprimer.

Guillon impressionnant

Un peu comme son coéquipier, lors de l'étape 2 sur le plat, Guillon ne se retourne pas. Très en forme après un stage de montagne sur les pentes meurtrières du Ventou, il monte Salé comme Saline, et Sapotille est une formalité. Derrière, le peloton visse pour contrôler les écarts, mais la montée fait des dégâts. Plus de la moitié des coureurs sont lâchés et les anciens hommes de tête sont rattrapés puis lâchés. Mais le maillot jaune n'est pas bien à l'aise et Bennett, spécialiste du genre s'enfuit vers la Regretté. Après, tout le monde est en mode survie, sauf Guillon qui franchit la ligne après avoir bouclé l'étape en 3h25'35". Il deshabille au passage Guillaume Dauschy de son maillot de leader.

À l'issue de cette étape, on pourrait presque penser que le Tour est joué. Guillon, Bennett et Plamondon se tiennent en quelques secondes. Les trois hommes peuvent compter sur des co-équipiers dévoués, tant qu'on leur laisse briller dans quelques étapes pour prendre des points UCI. Même si le Tour est encore long, on en connaît désormais les acteurs principaux. 

Mention spéciale à Boris Carène qui a encore prouvé la qualité de sa préparation sertie d'un mental en acier trempé. Il n'a jamais quitté le maillot jaune des yeux et démontré, une nouvelle fois à quel point il savait se faire mal au moment voulu. Mais sans Edwin "Pimpim" Sanchez Anzola a ses côtés, et malgré un Pellegrin très au point, le Team Cama CCD est peut-être encore un peu vert pour rivaliser avec les autres formations.