Crédits Photo : Pôle Rugby

Le Pôle Rugby Guadeloupe vient d’effectuer sa 11ème rentrée au CREPS des Antilles et de la Guyane. Depuis sa création, plus de 80 sportifs sont passés dans ses rangs et certains pointent le bout de leur nez dans le rugby professionnel aujourd’hui. Rencontre avec deux espoirs issus de notre formation.

Article rédigé par Kean B, Brian P, Alison G, Aurélien DS, Ulric D et Raphaël L (athlètes du Pôle Outremer Rugby Guadeloupe)

Offensive Sport Mag : À quel âge as-tu commencé le rugby ? Pour quelles raisons t’a-t-il plu au point de vouloir en faire ton métier ?

Liam RIMET :  J’ai commencé le rugby à 10 ans au Good Luck et j’ai tout de suite aimé ce sport en lui-même : l’esprit d’équipe, le fait d’être toujours avec les copains, le jeu, le contact, la vitesse. C’est devenu une passion.

Antonin MARINOT : J’ai commencé le rugby à 11ans.

OSM : Quel a été ton parcours depuis tes débuts ? 

LR : Au début j’ai commencé au Good Luck, en 4ème, puis j’ai intégré le Pôle Rugby au CREPS. Après un an, j’ai passé des tests au SU Agen mais je n’ai pas été retenu. C’est à la fin de mon année de 3ème, que j’ai été recruté par le Lyon OU où j’ai joué une 1ère année en Cadet. Grâce à mes performances sur la première saison, j’ai pu intégrer le Pôle Espoirs de Lyon où j’ai poursuivi ma formation sportive et scolaire jusqu’au Bac. Aujourd’hui je suis toujours à Lyon, je joue en Espoirs et j’ai fait mes premières apparitions dans le groupe professionnel. 

AM : J’ai commencé le rugby en Guyane, à Saint-Laurent du Maroni dans le club du COSMA. Ensuite, mon père a été muté à Marseille, où j’ai joué au sein du club Marseille Huveaune durant 5 saisons avant de venir en Guadeloupe. Ici j’ai joué au Good Luck avant d’intégrer le Pôle Rugby Antilles Guyane. J’ai fait ma classe de 3ème puis je suis reparti en métropole pour évoluer dans les catégories jeunes de Provence Rugby. Cet été j‘ai débuté une nouvelle aventure en signant en espoirs à l’Union Bordeaux Bègles. Mon objectif à court terme est de s’imposer à l’UBB en espoirs en étant titulaire. 

OSM : Quels sont tes objectifs sur le long terme ?

LR : Mon premier objectif est de devenir professionnel pour faire une carrière en Top 14. À l’avenir, j’aimerai évoluer en Équipe de France si j’en ai la possibilité.  

AM : À plus long terme j’aimerai signer un contrat professionnel dans un gros club et y être titulaire à chaque match si possible à Bordeaux.

OSM : Es-tu resté en contact avec ton premier club, tes anciens coéquipiers et entraîneurs ?

LR : Oui j‘ai toujours gardé le contact avec mes anciens clubs. C’est important ! En 4ème, j’étais avec Marius Domont qui aujourd’hui joue à Toulon, Max Tapinois et Téo qui sont à Agen et plein d’autres !

AM : J'ai toujours gardé contact, en Guyane j'étais petit donc je ne me rappelle pas de tout le monde, mais mon père a gardé les contacts des entraîneurs , sur Facebook je reçois des messages des fois, du style :" Premiers supporters , ça date mais on est derrière toi !" Donc ça fait plaisir, vraiment c'est super cool et j'ai gardé contact avec tous mes potes depuis Marseille, et du coup j'ai des potes partout, en Guyane , Guadeloupe, à Marseille, Bordeaux etc. C'est vraiment génial, c'est une richesse. Et j'ai gardé les Snaps ,Insta et tout...

OSM : Quels ont-été les changements majeurs lorsque tu as quitté la Guadeloupe pour rejoindre la métropole ?

LR : Franchement, le froid ! Après, il y a des petites différences avec le Pôle, à l’internat nous sommes plus nombreux par chambre, à l’école tu n’as pas les horaires autant aménagés, ça t’oblige à modifier tes habitudes. 

AM : Et puis, en Guadeloupe, il y'a des mecs costauds, mais en Métropole, avec la musculation en club, les mecs se développent beaucoup plus et c'est quand même un gros changement. Mais surtout la température. Et ça va beaucoup plus vite dans le jeu .

OSM : Comment te prépares tu avant un match ? Les jours avant, le jour du match ? Ton repas d’avant match ?

LR : La veille du match je mange bien, toute la semaine qui précède le match j’essaye de bien m’entraîner, de respecter mes temps de récupération. J’essaye de faire attention à ce que je bois, ce que je mange pour être prêt. Avant le match je remémorise les combinaisons, la stratégie du match. Pour ce qui est du repas d’avant match c’est un peu comme tout le monde, poulet pâtes ! (rires)

AM : Déjà, je suis plutôt stressé de base, donc, au début j'essaie de pas me mettre trop tôt dans le match, sinon je me stresse et je fais un mauvais match . Donc je reste tranquille, je discute avec les copains dans le bus. Je mets de la musique, je n'oublie pas la Gwada, des fois je mets un peu de zouk . Et voilà, je fais des petits trucs pour me relaxer, je mâche un chewing-gum. Après, je vais m'échauffer avec les botteurs. Moi je suis stressé jusqu'au premier placage, après tout part.

OSM : Quelle a été ta réaction lorsque tu as appris ta première convocation en professionnel, ou au SuperSeven ou en Équipe de France Jeunes ?

LR : C’était un lundi, je m’entrainais avec les pros. Et le week-end précédent il y a un pro qui s’était blessé. Le préparateur physique m’appelle et me dit :« tu es prêt ?». Au début je comprends pas trop, mais après, ça a été un choc ! J’étais vraiment super heureux, les mecs ont été au top, ils m’ont mis en confiance, m’ont beaucoup aidé, c’est vraiment un super souvenir !

AM : Tout d’abord, je n’ai pas fait les équipes de France jeunes parce que je n’ai que 18 ans. Et puis, je n’ai pas fait de matchs en pro. Le super seven, je l’ai pris à la rigolade car à Bordeaux il n'y a que des joueurs spécialisés en seven, tandis que dans les autres clubs il pouvait y avoir des espoirs dans les sélections. Par exemple à Bordeaux, on était que 3 espoirs, des mecs qui jouaient en fédérale 1, fédérale 2  à Bordeaux. Donc ils étaient là pour faire la fête et jouer au rugby ce qui nous mis hyper a l’aise et on y est allé avec l’esprit de faire ce qu’on a à faire et de voir ce que ça donne. Au final ça c’est super bien passé, on s’est régalé, l’ambiance est incroyable au seven parce qu’on n’a vraiment pas de stress. C’est vraiment un mode : rugby, fête, danses, chants, c’est vraiment génial.

OSM : Quel est ton meilleur souvenir rugby en Guadeloupe ?

LR : Je garde particulièrement un bon souvenir de notre victoire en championnat U16 à Saint-François mais aussi de mon dernier match aux Abymes.

AM : Mon meilleur souvenir est ma première année cadet où lors de cette saison on termine presque invaincus. On avait vraiment une belle équipe et une belle bande de potes ! Je garde un très bon souvenir de la finale gagnée face au BRUC. C’était génial, on s’est régalés.

OSM : Quel conseil nous donnerais tu pour notre parcours de formation ?

LR :  Quand on vient de Guadeloupe, il y a des préjugés donc faut pas les écouter et relever la tête. Avoir envie d’être meilleur que les autres et se donner à fond.

AM : Avoir du talent ça ne fait pas tout. Il faut vraiment beaucoup travailler. Après les séances il faut se rajouter des suppléments. C’est ce qui m’aide à réussir dans mon parcours sportif. Je ne suis jamais arrivé dans un club dans la peau du titulaire et ce n’est qu’avec beaucoup de travail que j’ai pu me faire ma place !