La maison de santé du Moule a ouvert ses portes en grandes pompes il y a à peine quelques jours. Animée par une association de kinésithérapeuthes, elle vient grandir un réseau de maisons qui mettent à l'activité sportive à la disposition de personnes qui en sont éloignées, et qui, pour leur santé en ont pourtant bien besoin.
Pilates, yoga, bachata, relaxation dans l'eau, bébé nageur, la liste des activités pratiquées par la maison de santé du Moule est longue, et, le samedi 15 octobre dernier, elle s'est employée à la présenter au public par le biais de petits ateliers rapides de quelques minutes. Du coup, il est à peine 10 heures, mais déjà, les curieux qui ont fait l'effort de venir, sont suants, mais heureux. Et c'est le but. La maison de santé est un dispositif qui permet d'accueillir, orienter et prescrire de l'activité physique adaptée. Elle s'adresse essentiellement à un public non sportif, alors même qu'il pourrait bénéficier de l'activité physique dans le traitement et la gestion de sa santé. C'est le cas de patients atteints, en général, de maladies chroniques telles que le diabète ou l'obésité. L'inscription voire même la prescription de séances en maison de santé, leur ouvre l'accès à la pratique d'exercices physiques adaptés voire même de kinésithérapie.
"Nous voulons accompagner ces personnes le mieux possible, car le but est de leur montrer à quel point un peu d'activité physique adaptée change radicalement leur qualité de vie." argumente Pascale Leroy, directrice de la maison de santé du Moule
Pour ce faire, elle est accompagnée de collègues kinésithérapeutes qui forment l'encadrement de la maison de santé. Cependant, afin de rendre les cours attrayants et agréables aux patients, des professionnels du sport loisirs peuvent aussi intervenir afin de proposer des ateliers de danse qui permettent de bouger tout en s'amusant.
Si on peut se faire prescrire des séances par un médecin, toutes les activités ne sont pourtant pas remboursées par l'assurance maladie et certaines restent à la charge des patients.
Rééquilibrer le territoire.
La maison de santé du moule vient grossir un réseau de maisons implantées déjà sur l'ensemble du territoire de la Guadeloupe.
" Nous mettons en place un réseau des maison sport/santé de la Guadeloupe afin de mieux prendre en charge et orienter le public vers les maisons sport / santé les plus proches de leur domicile. Il n'est pas question d'envoyer quelqu'un de la Basse-Terre vers une maison des Abymes, c'est trop contraignant. Il y a une maison à Gourbeyre, Petit-BOurg, Saint-François et au Moule." détaille Sylvie Tournebize, directrice de la maison des Abymes, implantée au coeur du CREPS Antilles-Guyane.
Main dans la main avec l'ARS, le rôle du CREPS est de coordonner l'ensemble de ces dispositifs et de les ancrer dans les habitudes du public. Il faut dire que la Guadeloupe en a cruellement besoin. Aussi prolixe en talents sportif qu'il soit, le département est aussi celui ou la prégnance des maladies chroniques reste la plus forte de France, alors même que sa population est vieillissante. Dès lors, améliorer la qualité de vie des personnes vulnérables devient un réel enjeu de santé publique.
