Les Milhau, un nom, des titres, une passion

Crédits DR

Nautique
Typography
  • Smaller Small Medium Big Bigger
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

Les championnats de France de surf se tiennent du 28 octobre au 5 novembre à Biarritz. Les Guadeloupéens Nahia et Pierre "Peyo" Milhau sont repartis avec un nouveau titre de champion de France dans leurs catégories respectives. L'occasion de parler de cette fraterie peu commune qui représente en beauté la Guadeloupe sur les compétitions des circuits nationaux, européens et mondiaux.

On aurait très bien pu graver « Milhau » sur le sable pour aller plus vite, tant Nahia et son frère Pierre, ont dominé ces championnats de France de surf, dans leurs catégories respectives. À son entrée en piste, lors de la 5ème journée de ces championnats de France, Nahia Milhau a le couteau entre les dents. Elle se fait un devoir de repartir avec ce titre de championne de France, qui, par ailleurs, lui appartient. Mais la saison qu’elle a eue ne l’a pas aidé à booster sa confiance. Malgré une qualification en équipe de France en 2019, les résultats aux championnats du monde et d’europe sont mitigés, et sur les quelques compétitions du circuit européen qui suivront elle n’arrive jamais à s’imposer totalement. La jeune fille vit, à ce moment, un moment important personnellement. Elle doit parvenir à concilier sa vie d’étudiante avec l’obtention du bac et l’entrée dans les études supérieures, à ses ambitions de sportive de haut niveau.

« Je crois que je n’arrivais simplement pas à gérer mon stress, et cela a eu un impact sur ma carrière sportive. Je n’étais pas suffisamment concentrée. » analyse la jeune fille de 18 ans.

Il n’en reste pas moins que la marche des championnats de France est inratable et Nahia le sait. Pourtant sur la plage de Biarritz l’attendent les meilleures Françaises du moment, Aelan Vaast, Zoé Jaeckin ou encore Sarah Leiceag. Aelan surtout qui est l’une des petites étoiles montantes du circuit. Le duel des deux jeunes juniors sera épique, mais Nahia, rivée à sa planche enchaîne les bonnes sessions.

« J’avais de nouvelles planches que je venais d’essayer et sur lesquelles les sensations ont été immédiates. Je me sentais bien et j’étais très concentrée. »

Ce sera sa force car Aelan, au final ne lui concédera que 0,17pts. Mais l’essentiel est fait Nahia conserve son titre de championne de France Junior.

Peyo le grand

Intouchable le Peyo. Il est arrivé en maître des lieux et repart de la même manière avec un 5ème titre de champion de France en surf adapté. Le jeune sportif, qui souffre d’autisme, a fait de la mer son élément, sous les yeux et les encouragements de sa sœur.

« Cette année, j’étais à l’eau avec lui pour l’aider à choisir les vagues et c’est incroyable parce que je suis presque plus stressée pour lui que pour moi. Mais il se sent tellement bien dans l’eau, il fait ce qu’il aime. »

À l’annonce des résultats, l’étreinte du frère et de la sœur en dit long. Ils ont dominé les championnats d’une manière qui fait écho à leurs débuts, en Guadeloupe, alors qu’ils surfent ensemble aussi souvent qu’ils le peuvent.

« Peyo et moi dans l’eau, c’est logique, c’est une évidence. Depuis petits, nous surfons ensemble et lorsque j’ai souhaité faire de la compétition, il a suivi aussi. »

Il sera aussi parmi les premiers l’attendre sur la plage à la proclamation de son titre. « J’ai pleuré » confiera-t-il simplement au micro de la fédération française de surf.

Entrée dans le grand bain

Ce regain de confiance vient effacer une saison compliquée et dynamiser une saison à venir pleine de défis. La catégorie Junior, pour Nahia, c’est fini. La saison prochaine elle fait ses premiers pas dans un circuit professionnel extrêmement compétitif et si elle veut finir parmi les Françaises les mieux classées pour une nouvelle sélection en équipe de France, il va falloir mieux gérer la coexistence des études et de la compétition.

« Je suis actuellement en licence de biologie spécialisée santé à Pau. J’ai eu un bel échange avec ma fac qui me permettra de concilier les deux grâce à mon statut de sportive de haut niveau. Je vais aussi mieux gérer les longues sessions d’entraînement parce que j’ai de très grandes ambitions. »

Dans son viseur, une qualification à Paris 2024 et l’entrée dans le cercle très fermé des olympiens.