François Gabart : "Elle a un goût différent cette deuxième place"

Crédits Photo : OSM

Route du Rhum
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François Gabart a rallié Pointe-à-Pitre toujours en-dessous des 7 jours et un peu plus de 3 heures après le vainqueur Charles Caudrelier. C'est la deuxième fois en deux éditions que le Charentais doit se contenter de la deuxième place, mais cette fois, il l'avoue lui-même, elle a un goût différent et augure de meilleures choses. Entretien.

Avez-vous eu de belles émotions durant cette traversée ?

François Gabart : C'était une belle Route du Rhum encore une fois, c'était intense. Il y a eu une belle course et c'était génial jusqu'au bout. C'est le charme de cette course, il s'y passe toujours des choses comme Thomas (Thomas Coville sur Sodebo) censé arriver dans quelques heures qui s'est pris des filets. Mais personnellement, je me suis fait plaisir.

Quel goût à cette nouvelle deuxième place ?

F.G. : C'est vraiment différent cette fois. C'est étonnant parce que je mets presque plus de temps à réaliser par rappory à il y a quatre ans. Elle a peut-être plus d'avenir cette deuxième place. Ça reste le début de la vie de ce bateau alors qu'à l'opposé c'était presque la dernière traversée du bateau précédent. C'est une deuxième place qui a de l'avenir et qui augure de belles choses. Alors oui, il y a un peu de déception, nous aurions forcément aimé ravir la victoire cette fois-ci, mais je suis content de ce que j'ai fait, nous avons encore progressé.

Quelques mots sur le vainqueur ?

F.G. : Il le mérite vraiemnt. Mais j'ai envie de dire que c'est une victoire en deux temps. D'abord le bateau et l'équipe, je pense notamment à Séb (Sébastien Josse) qui était archi-favori et qui n'était pas là à l'arrivée. Mais c'est clair que ce bateau domine très largement la classe des Ultim depuis 4 ans. Nous nous en rapprochons voire même allons plus vite dans certaines conditions, mais, en attendant, un grand bravo à Charles, je ne doute pas de ses qualités de solitaires, il a beaucoup bossé avec Franck (Cammas), il a assumé sa place de favori, il a fait la course en tête quasiment tout le temps, j'ai réussi à l'embêter parfois, mais pas assez pour le menacer.

À quel moment vous vous êtes rendu compte que vous n'alliez pas le rattraper ? 

F.G. : Je suis bien placé pour savoir que rien n'est joué avec cette course. Hier soir, il y avait une situation météo moins complexe qu'il y a 4 ans en Côte-Sous-Le-Vent. Evidemment je sais aussi que tout pouvait arriver, des vents longs, des soucis techniques, je me suis dit qu'il fallait jouer jusqu'au bout, chaque seconde compte, mais il avait une petite avance et hier soir je voyais bien que sans incident, la victoire lui reviendrait.

Charles Caudrelier nous a confié que même s'il était content, le record n'était pas sa priorité, vous le comprenez ?

F.G. : Totalement. Le record on s'en moque un peu. Après ça reste une course, ça montre qu'on progresse. Et il faut se rendre compte du bond dingue qu'ont fait nos bateaux en quatre ans. Cela dit, nous n'avions pas une situation météo confortable qui nous permette de les faire avancer encore plus vite mais au-delà de cela, c'est la course qui compte. De mon côté, je suis content de la course que j'ai mené, je suis content pour le bateau, pour l'équipe et pour moi. Il y a plein de choses à améliorer, on peut encore progresser, mais globalement nous somme contents.

Justement quelle relation avez-vous avec ce nouveau bateau ?

F.G. : Nous deux c'est le début d'une histoire, c'était la 1ère fois en solitaire en dehors des entraînements. La connexion était très forte, on se découvre, on apprend, on progresse. Il y a bien eu ce problème de foil, mais c'est le seul problème, même si ça m'a fait perdre pas mal de temps. J'ai eu un peu peur quand ça a cassé, je me suis dit "pas comme la dernière fois". J'avais eu une grosse frustration il y a 4 ans de ne pas sentir le bateau vibrer, jen ne voulais pas revivre ça. Heureusement ça n'a pas été le cas. Nous avons vécu de belles choses au portant, c'est incroyable, on vole au large, sous pilote, il navigue seul, c'est fabuleux, et ce n'est que le début.

Revoir l'arrivée de François Gabart