Hercule méritait mieux que ça

Crédits : OSM

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Pour célébrer ses 30 années d'existence, le Hibiscus Boxing Club a organisé un grand gala de boxe qui proposait six combats amateurs et deux combats professionnels. Sur les invitations envoyées, deux boxeurs ont répondu à l'appel. "Bery" Moreno Dionicio de l'Argentine qui devait affronter "Hercules" Olivier Jean-Jacques et Karic Senad un Bosniac prévu pour Keshan Jacoby-Koaly. Sur le papier, la promesse d'une belle soirée de boxe est tenue, mais en réalité le spectacle était mitigé.

Sans le Hall des Sports Paul Chonchon, c'est au gymnase de Boiripeaux que le Hibiscus Boxing Club a monté son ring pour proposer, à l'occasion de ses trente années d'existence, une belle soirée de boxe, animée par ses meilleurs éléments. Face à eux, des boxeurs de Sainte-Lucie, mais aussi de la France venus faire leurs armes dans les conditions d'une rencontre à l'étranger. Mais le clou de la soirée, c'est bien ces deux combats professionnels. Le premier, chez les super-légers, opposant Keshan Jacoby-Koaly, tout fraîchement entré chez les pros, à Karic Senad, un bosniac entré dans le milieu en 2018 et au niveau plus que moyen, puisque sur 20 combats, il concède 13 défaites dont 7 par KO. La prise de risque est donc modérée pour l'Abymien qui ne vit là que sa 2ème expérience en professionnel. 

Malgré tout, on aurait pu s'attendre à une vraie rencontre, un combat engagé des deux côtés, or il n'en est rien. Si Keshan entre bien dans son combat, boosté d'ailleurs par une mise en scène d'entrée sur le ring grandiloquente, son adversaire paraît bien moins motivé. Dès les premiers échanges, il devient évident qu'il fuit le combat. Reculant lorsque Keshan avance, il arrive vite dans les cordes. Quand il ne peut plus reculer, il tente de casser la distance, ou lance des crochets qui ne portent pas et ne mettent jamais en danger le Guadeloupéen. 

De son côté, Keshan Jacoby-Koaly est dans son combat, il appuie bien ses frappes, au bout de 2 minutes de combat, le Bosniac a déjà mis le genoux à terre deux fois. À quelques secondes de la fin du 1er round, un uppercut de Keshan scèle le destin d'un Bosniac peu motivé qui met le genoux à terre pour la 3ème fois. Fin du combat. KO Technique pour KJK. 

" Dès les premiers coups j'ai senti que la préparation a été efficace. J'ai vraiment relâché parce qu'avec l'attente j'ai accumulé du stress, du coup, je n'ai pas réfléchi j'ai envoyé les coups. Je pensais faire durer le combat plus longtemps, mais le travail au corps à payé." 

Pas de déclaration du côté Bosniac qui filera rapidement au vestiaire.

Boxeur ou sac de frappe ?

Du côté d'Olivier Jean-Jacques, la configuration est un peu différente. L'argentin, un boxeur professionnel depuis 2009, mais qui vient tout juste de remonter sur le ring après cinq années sans combattre, joue plus ou moins le jeu. En tenue dorée, il montre une attitude plus décidée sur le ring. Mais le résultat n'est pas différent du Bosniac. Pendant huit reprises, il va encaisser tous les coups que lui enverra Olivier Jean-Jacques, sans jamais vraiment le mettre en danger. Pour couper le rythme, il va casser la distance, ou alors bouger autour du ring. Mais à aucun moment Hercules, champion d'europe des lourds-légers, ne va trouver l'adversité qu'il attendait.

" Je ne m'attendais pas à ça. Je me suis préparé pour une bagarre, j'ai faut des sparing en ce sens. Je regardais son épaule pour voir à quel moment il déclenchait un coup dévastateur. J'esquvais pour remettre mais il partait. J'étais obligé de le chasser comme un loup. C'est dommage."

En réalité, le spectacle aura été là où on ne l'attendait pas vraiment. Un combat amateur animé par le champion de Guadeloupe des +91kg, Julien Josué (HBC) et Taty Bouanga, un athlète hyper prometteur de club Français Fight Industry. Si la différence de niveau était claire, dès les premiers coups, le champion de Guadeloupe, deux fois visité par le médecin, n'a pas fui le combat. Il a encaissé les coups, d'un boxeur avantagé par une allonge plus longue, et aussi puissant du droit que du gauche, offrant au public un très beau spectable. Il s'incline mais avec les honneurs.