Les filles ont la rage de jouer

Crédit Photo OSM

Futsal
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Le club de futsal La Ginga organisait le 11 mars dernier un tournoi entièrement destiné aux joueuses, au gymnase de Petit-Canal. Ce tournoi amical a été conçu afin d'offrir un peu de temps de jeu à des passionnées qui en manquent cruellement.

 

Un soixantaine de filles a fait le déplacement jusqu'au gymnase de Petit-Canal, à l'appel de la section féminine de La Ginga. La plupart d'entre elles font déjà du futsal, mais une équipe faite uniquement de débutantes a pu être créée. Tout au long de la journée, les matchs se succéderont jusqu'aux phases finales. L'ambiance sur le terrain est bonne, les filles s'amusent, les mouvements techniques s'enchaînent sous l'oeil amusé de Sarika Tegard, secrétaire du club la Ginga et porteuse de ce projet.

" Au-delà du jeu, ce moment va nous permettre de mieux nous connaître. On se cotoie sans vraiment se cotoyer, du coup, le tournoi, c'est vraiment une occasion de passer du bon temps, sans adversité et sans pression." 

 

À ses côtés Clara Kichenama, fondatrice de la page instagram @Foot.fanm_97x dédiée à la valorisation de toutes les femmes passionnées de football et de ses dérivés. Les deux femmes ont sont persuadées, le futsal, qui déploie un jeu très technique, pourrait plaire à beaucoup plus de filles si seulement la discipline leur était mieux présentée et si les joueuses étaient mises en valeur par un vrai championnat.

"C'est à nous, en tant que femmes, en tant que joueuses et en tant que poto mitan de faire le travail, car on ne peut pas demander aux hommes de le faire. Nous devons nous imposer et faire en sorte d'obtenir une certaine égalité."

Une égalité qui commence au moins par beaucoup plus de temps de jeu.

Un championnat quasi anecdotique

Pour le moment, le calendrier des rencontres conçu par la ligue ne propose qu'un seul match par mois. C'est loin d'être suffisant pour les joueuses. Pour Melissa, arrivée à La Ginga il y a trois ans, ce rythme empêche au collectif de s'investir concrêtement dans le championnat.

" Avec un seul match par mois, il est compliqué de faire entrer les filles dans une dynamique de compétition. De faire progresser les effectifs, même de progresser soi-même." et Sarika Tegard d'ajouter "Il y a de quoi faire en plus. Nous avons plusieurs équipes. Nous pourrions jouer deux ou trois matchs par mois, il a vraiment de quoi faire." 

D'autant plus qu'il y a beaucoup à apprendre. La plupart des filles sont aussi joueuses de football, et tendent encore à simplement transférer le jeu footballistique au futsal, alors que la discipline demande plus de vivacité, de technique, de stratégie et des déplacements adaptés à ce terrain plus petit. En dehors de la simple conduite de balle, il leur faut donc apprendre une toute nouvelle discipline et être motivées par un vrai championnat. 

Cela dit, la discipline est jeune, même chez les hommes, et demande, aussi, l'avènement d'une vraie politique sportive, avec des staffs et de la formation. Plus que les joueuses, c'est tout l'écosystème futsal qui doit arriver à mâturation en Guadeloupe.